Espéranto langue commune

Emmanuel Macron a récemment déclaré que l’Union Européenne (UE) pourrait bientôt disparaître. En même temps, tout ce qu’il dit peut très bien être faux, vu qu’il parle pour nous faire peur. Et il se pourrait très bien, qu’au contraire, l’UE soit encore là dans 100 ans.

Si tel est le cas, il faut penser aux dépenses récurrentes. Et les dépenses pour l’apprentissage des langues sont non négligeables. En temps et en argent. En argent ce sont quelques milliards d’euro, que les pays membres dépensent pour que les élèves apprennent l’anglais.

En terme de temps, une bonne maîtrise de l’anglais demande 10 000 heures d’apprentissage, ce qui équivaut à plus de 6 ans de travail. Alors que pour l’espéranto, un niveau équivalent demande 1 000 heures d’apprentissage, moins d’un an de travail.

Cela fait quand même 5 ans de différence, si vous savez compter. Et cinq ans d’une vie de travail, ce n’est pas rien. D’où l’idée d’introduire progressivement l’enseignement de l’espéranto dans les écoles, où il complémentera dans un premier temps l’anglais, puis le remplacera.

Cela est, car l’espéranto est très facile à apprendre. Cela s’explique notamment par sa grammaire simplifiée, qui ne souffre d’aucune exception. En espéranto, tous les substantifs, les noms communs se terminent par o.

Mano, une main. Orelo une oreille. Okulo un œil. Ensuite, pour former le pluriel d’un mot, il faut toujours ajouter la même lettre « j », qui se prononce toujours de la même manière, comme la série « ill » dans le mot « feuille ». Manoj des mains, oreloj des oreilles, okuloj des yeux.

Ensuite, pour former un adjectif, comme un adjectif n’est pas un mot commun, ça ne se termine pas par o, mais par a. Mana manuel, orela sans traduction directe en français, on va dire « de l’oreille ». Okula oculaire.

Si on veut le pluriel, on rajoute j, comme d’habitude. Manaj, orelaj, okulaj, vous comprenez déjà ce que cela veut dire, même si ce que cela veut dire ne s’exprime pas directement en français, en tous cas au moyen des mots connus de tous.

Concentrons-nous sur la main : elle peut être de différentes couleurs. Nigra mano une main noire, verda mano une main verte, blanka mano une main blanche. Nigraj manoj des mains noires, verdaj manoj des mains vertes, blankaj manoj des mains blanches.

Passons aux verbes maintenant. Évidemment ils sont tous réguliers. Mais encore plus réguliers que dans les autres langues, puisqu’ils se conjuguent toujours de la même manière, et ce à toutes les personnes. Au présent, ça se terminera toujours par as.

Mi parolas je parle, vi parolas tu parles, li, ŝi, ĝi parolas, il, elle, ça parle. Ni parolas nous parlons, vi parolas vous parlez, ili parolas ils parlent. À l’imparfait c’est is. Mi parolis je parlais, vi parolis tu parlais, li ŝi ĝi parolis il elle ça parlait, ni parolis nous parlions, vi parolis vous parliez, ili parolis ils parlaient.

Je dois préciser ici que la terminaison -IS fonctionne aussi pour le passé simple. C’est le contexte de la phrase ou du texte qui indique si l’action est dans la durée ou si elle est brève. Au futur c’est os. Mi parolos je parlerai.

Je parlerai de l’ordre des mots et après je me tairai. L’ordre des mots très libre en espéranto. On peut également écrire Esperanto estas facila lingvo, facila lingvo estas Esperanto, estas Esperanto facila lingvo, estas facila lingvo Esperanto, Esperanto facila lingvo estas.

Tout cela pour exprimer que l’espéranto est une langue facile. Mais il y a un mais. Vous comprenez bien que la liberté de placer les groupes de mots où l’on veut a de gros avantages, mais cela a aussi un inconvénient.

Car en français, si je dis que le chat mange une souris, ce n’est pas la même chose que si je disais qu’une souris mange le chat. Donc si on s’en tient à ce que je vous ai expliqué jusqu’à présent, cela va poser un problème en espéranto.

Ce problème est résolu avec l’ajout du suffixe -N à la fin du mot complément d’objet direct. La kato manĝas muson, la kato muson manĝas, manĝas la kato muson, manĝas muson la kato, muson la kato manĝas.

On peut rajouter des couleurs, la blanka kato manĝas grizajn musojn, vous comprenez tout de suite ce que cela veut dire. Et j’aurais mis les mots dans un autre autre ordre, grizajn musojn manĝas la kato, cela ne changeait rien à l’affaire.

En fait l’espéranto est tellement simple qui s’apprend en autodidacte sur internet, une liste de cours étant présentée sur une page du site de l’association Espéranto-France :

https://esperanto-france.org/apprendre-l-esperanto-par-internet